Hello hello !
Bienvenue dans cette 60e édition de Toutes Puissantes ! Nous sommes 3570. Que tu sois une lectrice assidue ou une nouvelle abonnée, merci d’être là. C’est un plaisir de partager cet espace avec vous toutes.
Je tiens d’abord à vous remercier chaleureusement pour vos retours suite à ma précédente newsletter, où je relatais le cyber-harcèlement que j’ai vécu en janvier, vu de l’intérieur. Partager mon vécu a été presque thérapeutique, et suite à ce numéro, la vague d’amour que j’ai reçue m’a bouleversée. Je me suis sentie vue et soutenue. Cous pouvez lire ce numéro ici :
Comme on dit, après la pluie vient le beau temps. Je demande régulièrement à mes clientes de célébrer leurs accomplissements, alors faisons pareil ! Pour commencer ce numéro, j’ai à coeur de partager plusieurs superbes nouvelles :
En avril j’ai eu l’opportunité d’être invitée sur 2 plateaux télé. Au micro de Demet Korkmaz, pour parler de comment être ambitieuse dans un monde d’homme, et du Club de Pouvoir, dans le journal de l’économie sur TV5 Monde (à partir de 22:44 sur la vidéo).
Et au micro de Sandra Gandoin, dans la quotidienne “Avec Vous” sur BFM Business, où j’ai le plaisir de me rendre régulièrement afin de répondre aux questions que se posent les femmes au travail.
En mai, avec ma chère Elise Bordet, nous avons rencontré les femmes incroyables qui ont rejoint la nouvelle cohorte du Club de Pouvoir. Ces moments de rencontre sont pour moi des parenthèses enchantées !
J’ai récemment réalisé que Substack offre désormais l’opportunité d’échanger ensemble sous forme d’un fil de conversation. J’ai très envie d’investir ce lieu de partage, qui me semble bien plus accueillant que d’autres réseaux sociaux (suivez mon regard). Je vous donne rdv ici, pour échanger, entre Toutes Puissantes ;-)
Et toi, que célèbres-tu ? Partage directement dans le chat avec nous toutes !
Et à présent, place au sujet de la semaine.
Si tu me découvres, voici les liens importants pour apprendre à me connaître et aller plus loin :
Lire les témoignages de mes clientes.
Découvrir comment travailler ensemble en individuel, ou via le Club de Pouvoir.
Découvrir et t’abonner au Podcast Toutes Puissantes !
Au programme
Où sont les femmes
Pourquoi certaines femmes compétentes restent bloquées
Le parcours idéal pour devenir dirigeante
Retrouver un poste quand on n’est plus en poste
Construire un récit professionnel impactant : la méthode en 3 niveaux
Conclusion
1. Où sont les femmes
Elles se comptent sur les doigt d’une seule main :
Les femmes qui dirigent des boîtes du CAC40.
Si on leur ajoute celles du SBF 120, on monte à 7 femmes.
Sur 120 entreprises.
Et à moins de 20%, si on compte tous types d'entreprises, sauf les micro.
(les femmes représentent 49% de la population active)
Et à côté de cela, je parle régulièrement à des femmes sur-diplômées, sur-performantes, au parcours exemplaire, qui n’arrivent pas à décrocher un poste de dirigeante.
Et ce, malgré les quotas en place.
🟣 Mais alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi si peu de femmes ?
🔵 Comment accéder à un poste de DG en tant que femme ?
🟢 Y a-t-il des pièges à éviter ? Et qu’est-ce qui fait la différence, à la dernière marche ?
🟡 Comment trouver un poste de dirigeante, quand on n’est plus en poste ?
🟠 Comment se "raconter" en entretien, pour être crédible en tant que dirigeante ?
Pour répondre à ces questions, j’ai eu le plaisir d’inviter Solenn Thomas dans le podcast “Toutes Puissantes !”
Solenn dirige un cabinet de recrutement de dirigeant-es dédié aux entreprises à mission engagées dans la transition. Elle bénéficie d’une spécialisation en féminisation d’instances dirigeantes et recherche de profils hors-normes.
Dans cet épisode, Solenn partage généreusement :
✅ Les 3 pièges à éviter dans sa carrière, si l’on vise un poste de DG
✅ Les indispensables pour se construire un CV de future DG
✅ Les stratégies pratiques pour trouver un poste, même quand on n’est plus en poste
✅ Sa "secret sauce" pour construire un “pitch” de future dirigeante.
Pour vous donner envie, j’ai clarifié quelques points essentiels de notre conversation ci-dessous.
2. Pourquoi certaines femmes compétentes restent bloquées
Si les lois sur les quotas et la diversité ont effectivement permis d'augmenter la présence des femmes dans les comités de direction, Solenn observe un phénomène préoccupant : une “féminisation” souvent factice des instances dirigeantes.
"Il y a une contradiction : les comités et les conseils se féminisent réellement grâce aux lois, mais c'est souvent un jeu d'imposture. On va nommer des femmes parce qu'il faut une femme, mais pas nécessairement celles qui sont les plus légitimes ou qui ont le plus d'autorité sur les métiers."
Selon Solenn, deux facteurs principaux expliquent pourquoi des femmes parfaitement légitimes n'accèdent pas aux postes de direction.
1. La méconnaissance des codes masculins du pouvoir
Beaucoup de femmes talentueuses pensent, à tort, que leurs résultats parleront pour elles.
"J'ai une anecdote : une dirigeante avait eu des résultats exceptionnels à la tête d'une filiale, mais n'a pas obtenu le poste de DG du groupe. Quand elle a demandé pourquoi, le président lui a répondu : 'Tu sais, un tel a fait le siège de mon bureau pendant des mois. Toi, tu étais tellement bien à la tête de la filiale que je ne me suis même pas posé la question'."
2. Le refus de se sur-adapter au modèle ambiant
Certaines femmes ne souhaitent tout simplement pas diriger comme le font traditionnellement les hommes. Elles aspirent à un leadership plus authentique, aligné avec leurs valeurs. Je l’observe régulièrement parmi les femmes (et parmi elles les clientes) à qui je parle jour après jour et il est, j’en suis convaincue, essentiel que le monde du travail soit en mesure de retenir et de promouvoir ces talents. C’est, je crois, un levier fondamental si l’on souhaite réellement atteindre une parité dans les instances de pouvoir. Ce n’est pas le sujet de cette newsletter, alors je développerai cet aspect dans d’autres numéros (et je suis très curieuse de vous lire sur ce sujet).
3. Le parcours idéal pour devenir dirigeante
Pour construire un parcours qui mène aux postes de direction, Solenn recommande de se concentrer sur deux expériences fondamentales à acquérir rapidement dans sa carrière :
Gérer des équipes : développer vos compétences de management le plus tôt possible.
Piloter un P&L : être responsable de la profitabilité d'une activité, même petite.
"Ces deux expériences, on doit les avoir très tôt dans une carrière. On peut les avoir à des endroits différents - développer une expertise métier dans un groupe et manager des équipes importantes dans le bénévolat par exemple - mais elles sont essentielles."
Solenn met aussi en garde contre les erreurs classiques :
Se cantonner à l'expertise pure.
Les postes de pilotage transverse sans responsabilité décisionnelle - des positions où l'on place souvent les femmes (pensez “transformation”…).
Les moves “horizontaux”, vers des fonctions dites de “support”, c’est-à-dire hors du coeur de métier, et c’est souvent classique chez les femmes, à partir d’un certain âge (pensez RH, Marketing, RSE).
Parenthèse :
(Ce point n’a pas été discuté durant le podcast)
Il est essentiel que je précise ici, que si j’emploie le terme de parcours “idéal” ici, ce n’est absolument pas dans un contexte absolu, bien au contraire. Je suis profondément convaincue que tous les chemins devraient permettre de mener à Rome, et que c’est dans cette diversité de parcours que l’on peut construire un socle solide de compétences et d’expériences.
Ce parcours est néanmoins celui qui, aujourd’hui, met toutes les chances de son côté, quel que soit notre sexe. Et si l’on est parfois tolérant envers les parcours atypiques masculins, notre société (et cela inclut les décisionnaires) sera davantage frileuse et moins tolérante quand il s’agit d’une femme.
Et s’il est essentiel de travailler à modifier ces règles du jeu, il n’en demeure pas moins qu’elles sont aujourd’hui les règles en place. Alors autant les connaître.
Je referme la parenthèse.
4. Retrouver un poste quand on n’est plus en poste
Et parce que c’est le cas de nombreuses femmes (cf. l’épisode de podcast 23 - Rebondir du chômage à 50 ans), on a bien entendu parlé du cas où l’on n’est plus en poste.
Pour les femmes cadres supérieures ou dirigeantes qui se retrouvent sans poste après 45 ans (suite à une restructuration, une expatriation, etc.), Solenn propose une approche pragmatique : la stratégie du pied dans la porte.
Plutôt que de chercher directement un poste équivalent au précédent :
Acceptez d'abord un rôle de consultante ou de manager de transition.
Créez une alliance avec un comité exécutif (ou un Board).
Faites-vous reconnaître pour vos compétences et votre contribution.
Visez ensuite un retour dans une instance dirigeante.
Elle suggère également de valoriser les activités bénévoles, les mandats associatifs ou l'enseignement dans son récit professionnel : "Intégrez ces engagements dans votre narration comme des compétences professionnelles de dirigeante, particulièrement pertinentes à l'heure où les entreprises intègrent de plus en plus les logiques d'impact social et environnemental."
5. Construire un récit professionnel impactant : la méthode en 3 niveaux
Pour se présenter efficacement et rassembler toutes les facettes de son identité professionnelle, Solenn propose une méthode à trois étages :
Votre métier : clarifiez votre expertise principale et votre niveau d'accomplissement.
Votre talent : identifiez comment vous exercez vos compétences de façon unique.
"Mon talent en tant que recruteuse de dirigeants, c'est de révéler les personnalités et les styles de leadership."
Vos engagements : expliquez au service de quelle vision vous mettez vos compétences.
"Je mets tout ça au service d'un monde du travail profondément humaniste dans lequel les femmes jouent un rôle actif."
Cette approche permet de créer un récit cohérent qui vous différencie tout en montrant comment vos différentes activités s'articulent autour d'une même vision.
6. Conclusion
Solenn nous invite à reconnaître que le pouvoir est aujourd'hui genré et masculin, mais pas pour nous y soumettre - plutôt pour agir dessus en toute conscience.
"Les femmes sont puissantes, elles le savent depuis toujours. Qu'elles assument de prendre du pouvoir - non pas du pouvoir sur l'autre, mais du pouvoir pour transitionner, pour partager la valeur, pour créer de nouveaux modèles économiques. N'ayons pas peur du mot pouvoir, mais habitons le pouvoir là où nous sommes légitimes, et là où la vie nous attend."
Et c’est une transition parfaite, puisque mon métier et mon talent, en tant que coach de femmes cadres dirigeantes et dirigeantes, c’est de vous aider à incarner votre pouvoir sans compromis, sans permission, et j’oeuvre à cela quotidiennement, au service d’un monde plus juste et plus respirable pour tous et toutes.
Que tu souhaites réussir ta prise de poste pour prendre ta juste place, ou que tu souhaites être accompagnée pour préparer ta prochaine promotion, réserve un bilan offert et parlons-en.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Si tu as lu jusqu’au bout, mets-moi un coeur au bas de ce post, ça me fera très plaisir.