Pourquoi ton titre est plus important que tu ne le penses
#45 Ou l'art de choisir des batailles à fort impact et petit effort
Hello hello !
Bienvenue dans cette 45e édition de Toutes Puissantes ! Nous sommes 2388.
Que tu sois une lectrice assidue ou une nouvelle abonnée, merci d’être là. C’est un plaisir de partager cet espace avec vous toutes.
Ces derniers temps, avec les nouvelles du monde, je passe par une phase de mou. Cela a un impact sur mon utilisation des réseaux sociaux (LinkedIn en tête), mon inspiration, mon écriture : je fonctionne au ralenti.
J’ai mis du temps, mais j’accepte de traverser cette saison, j’accepte de vivre les émotions qui me traversent : colère, tristesse, indignation (et les autres).
Si toi aussi tu passes par un coup de mou : tu n’es pas seule !
Cette newsletter sera donc courte et droit au but, et on va aborder un sujet qui m’anime : pourquoi ton titre est plus important que tu ne le penses.
C’est parti !
Si tu me découvres, voici les liens importants pour apprendre à me connaître et aller plus loin :
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Au programme
L’erreur que je vois trop souvent
Les signes de statut
LE test pour savoir si tu es concernée
Par où commencer
Conclusion
1. L’erreur que je vois trop souvent
90% des femmes (institut du doigt mouillé) pensent que l’intitulé de leur poste n’est pas très important.
Et elles se tirent une balle dans le pied 🙄.
Je t'explique 👇
Elles se disent :
💭 L'objectif de ma carrière n'est pas forcément de monter dans la hiérarchie.
💭 “Ce n’est qu’un titre”, un détail futile, pour booster l’égo ou “se la mesurer” avec les pairs, ce qui ne m’intéresse pas.
💭 Ce qui compte pour moi c’est de pouvoir "faire" des choses qui me paraissent intelligentes et importantes et qui ont de l’impact.
Et en théorie, ce serait cool que ce soit vrai.
💣 Mais spoiler: on ne vit pas en théorie.
On vit dans un monde (d'hommes) très hiérarchisé, où notre place dépend de notre statut.
Et dans ce monde, l’intitulé du poste est un signe de statut.
Dans l’épisode de podcast “Toutes Puissantes” du jour, je t’explique en 6min chrono :
✳ Pourquoi il est essentiel de négocier l’intitulé de ton poste.
✳ Pourquoi c’est d’autant plus important de les négocier si tu n’y es pas attachée émotionnellement.
👉 Voici le lien pour écouter cet épisode.
En résumé, tu l’as compris OUI OUI OUI il est essentiel de négocier ces signes de statut.
Mais du coup :
➡️ Y a-t-il d’autres éléments de statut à prendre en considération ?
➡️ Comment savoir si tu es concernée ?
➡️ Comment renégocier ton intitulé ?
Réponse ci-dessous !
2. Les signes de statut
Voici une liste (non-exhaustive) des signes de statut valorisés au travail :
L'intitulé de ta fonction (directrice, CXO, "exécutive" dans le titre).
La taille du bureau, son agencement (présence d'une porte privative ? opaque ? d'une fenêtre voire le graal ultime, de fenêtres d’angle !), la vue des fenêtres,
L’étage et l’emplacement de ton bureau (sachant que la valeur grandit à mesure qu'il est proche de ceux des dirigeants), le mobilier qui le constitue.
La voiture de fonction (modèle, taille, valeur), le type de billet d’avion ou de train (1ère classe, Business, 2nde, Economy)
L’ordinateur, modèle, valeur, et tout autre équipement à disposition (téléphone portable, tablette, casque, écouteurs).
La place de parking (le plus proche possible de la porte d'entrée).
La place dans les réunions (le plus proche possible des décisionnaires).
Le logement de fonction.
Je tiens à préciser que si ça paraît caricatural, ce n’en est pas moins vrai ! Je n’ai pas inventé ces règles, et elles s’appliqueront à des degrés différents selon l’organisme où tu travailles.
Ces éléments sont scrutés par les personnes qui t’entourent (pairs, équipes, hiérarchie, clients) et tu es probablement positionnée dans une grille de statut, en fonction de ces indicateurs, un peu comme dans les séries américaines de lycéens. Selon que tu es “au-dessus” ou “en-dessous”, les attitudes sont différentes.
PS : il y a une vraie réflexion à avoir sur le fait que ce système nous encourage à jouer l’escalade de la consommation inutile, je pense par exemple au fait de négocier un modèle de voiture plus grande et plus polluante par exemple. Je tiens à préciser que je ne te conseille pas de le faire, j’explicite simplement ici les règles implicites qui sont en place, telles qu’elles sont aujourd’hui.
Je suis convaincue que nous avons toustes à gagner à faire évoluer ces règles en changeant la notion de statut telle qu’elle existe dans le monde du travail. Et je suis également convaincue que cela passe par plus de femmes à des rôles décisionnels, si tant est qu’elles changent la culture en place, pour lui apporter plus de sens.
À la question : peut-on changer le système en s’adaptant au système et n’est-ce pas là faire partie du problème, je cherche encore une réponse, et suis curieuse d’avoir ton avis, si toi aussi ce genre de problématiques te travaille (j’y pense quotidiennement).
3. LE test pour savoir si tu es concernée
Pour savoir si tu es probablement “affaiblie” par des éléments de statut qui ne sont pas à la hauteur de ton poste, fais le test : compare ces signes par rapport à ceux de tes pairs, i.e. des personnes qui exercent le même poste que toi. Préférablement les hommes.
Il y a fort à parier que ceux qui affichent les signes de statut plus “élevés” sont aussi ceux qui ont le plus d’influence, non ? (oeuf ou poule ? un peu des deux probablement)
Note : Dans l’excellent documentaire Picture a scientist, j’ai découvert que “même” les femmes enseignant au MIT étaient concernées par des inégalités liées à leur genre. Pour la petite histoire, en 1994, un groupe de femmes professeurs menées par Nancy Hopkins a établi un rapport, le “MIT Report”, prouvant avec des données chiffrées les disparités F-H. Outre les disparités salariales, elles ont aussi mis en évidence des différences de signes de statut, comme la taille des bureaux ou des laboratoires entre professeurs hommes et femmes.
4. Par où commencer
Une fois que tu as identifié les signes visibles de statut sur lesquels tu te fais enfler, c’est le moment d’arbitrer : lesquels négocier ? Et lesquels négocier en premier ?
Pour moi la plus grande priorité c’est clairement l’intitulé du poste, car c’est le signe le plus visible, et qui aura le plus d’impact aussi.
D’ailleurs il y a quelques mois, lors d’un Bilan Offert, une manager m’a annoncé qu’elle venait de convaincre sa hiérarchie de proposer une nouvelle organisation pour la division des ventes, et qu’elle en prenait la tête. Elle souhaitait se faire accompagner sur sa prise de poste et négocier son salaire. L’intitulé de son poste, lui, n’était pas si important pour elle.
J’ai partagé avec elle ce que j’explique dans le podcast et dans cette newsletter, et je lui ai recommandé de négocier en priorité l’intitulé de son poste. C’est ce qu’elle a fait, et ça a payé ! (Coucou à toi si tu me lis 🖐🏽)
Pour ce qui est desquels négocier, c’est un arbitrage individuel, qui dépend de tes convictions et valeurs, et aussi de ce qui compte le plus au sein de l’organisme où tu travailles, et des opportunités (si ton ordi arrive en fin de vie). Bref, tu as compris l’idée.
Place à la trame de négociation, simple et directe :
“Suite à l’évolution de mon rôle dans l’entreprise et de mes responsabilités, il me semble pertinent de revoir mon intitulé de poste afin de mieux refléter ma contribution actuelle.”
Selon les circonstances, tu peux ajouter des arguments tels que :
renforcer ma crédibilité en interne
renforcer ma crédibilité face aux clients
refléter l’image de marque de l’entreprise (face aux clients)
Je n’encourage pas à utiliser l’argument des pairs, car il peut être mal pris.
5. Conclusion
Et dire que je pensais faire court 😅
Pour conclure, c’est utile de garder en tête que le monde du travail a été fait par des hommes pour des hommes, et que les règles qui le régissent sont souvent à l’image des règles qui régissent les entre-soi masculins - où nous les femmes n’avons pas accès par définition ! Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de mimer le comportement masculin pour “réussir”, mais en revanche je pense qu’il est nécessaire de le comprendre : comprendre ce que valorisent les hommes, ce qu’ils respectent, ce qui les motive. Puis libre à nous d’arbitrer intentionnellement et au cas par cas comment nous souhaitons agir.
Ce travail d’analyse, de stratégie et d’arbitrage, se joue coup par coup, comme aux échecs. Pour peaufiner ta prochaine stratégie et avancer en te sentant soutenue, réserve un bilan offert : j’ai hâte de t’accompagner.
(Ne tarde pas pour profiter des tarifs 2024 avant la nouvelle année !)
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Si tu as lu jusqu’au bout, mets-moi un coeur au bas de ce post, ça me fera très plaisir.
Je déteste tellement cette liste de signes de status, et pourtant tu as raison c'est vrai, ce monde marche comme ça, sur la tête.
Pour ce qui est de s'adapter à une société qui ne fonctionne pas bien, voici le meme ultime
https://knowyourmeme.com/memes/we-should-improve-society-somewhat